Avant-dernier tome de 100 Bullets en VF d'une des séries phare de Vertigo, cet opus commence enfin à nous laisser des pistes pour qu'on comprenne un peu les différents buts des protagonistes.
On commence par un épisode tout simple : une conversation dans un parc par deux des protagonistes de la série, avec en arrière-fond une mini guerre des gangs qui n'est prétexte qu'à donner un pendant plus mouvementé à la discussion. L'épisode ne sert qu'à faire avancer l'intrigue, à nous permettre d'y voir plus clair, mais c'est tout, pas grand chose à sauver.
S'ensuit un arc de deux épisodes, Sell Fish & Out to the Sea, histoire classique d'un personnage qui va recevoir la mallette contenant la fameuse arme et les 100 balles non identifiables. On ne voit même pas l'agent Graves ici, et on partage l'existence sordide l'anti-héros jusqu'à la conclusion détonante : c'est sombre, très sombre, et doté d'une atmosphère très désespérée. Azzarello nous plonge en plein cœur des bas-fonds new-yorkais.
Dans le dernier arc Red Prince Blues, comprenant 3 épisodes, Azzarello commence à placer ses pièces et à nous dévoiler son jeu, et c'est l'occasion pour cela de nous gratifier de nouveaux personnages intéressants qui vont participer à la pièce. La conspiration prend enfin jour, et on sent avec plaisir que le récit est pensé sur le très long terme et va s'intensifier au fur et à mesure des épisodes. Il n'est question dans cet arc que de grands dirigeants, de grands hotels, de luxe, bref il contraste parfaitement avec l'arc précédent.
S'agissant des dessins, Eduardo Risso, comme à son habitude, livre une composition pas loin d'être parfaite : maîtrise du noir et blanc et des zones d'ombre comme personne, storytelling et idées de prises de vues hallucinantes, trait précis et puissant ; un des plus grands artistes du moment.
En bref, la série 100 Bullets est toujours égale à elle-même, à savoir excellente, avec en prime cette fois-ci un éclaircissement de l'intrigue bienvenu.